L’évolutivité et la tarification à l’utilisation sont deux des atouts du stockage cloud d’entreprise. Les inconvénients potentiels incluent la complexité de la gestion et les problèmes de sécurité.
Tout semble passer au cloud ces jours-ci, alors qu’en est-il du stockage? Est-il temps de débrancher ces appareils de stockage de centre de données coûteux et de migrer toutes ces données vers le cloud?
La réponse: c’est plus compliqué que vous ne le pensez.
Bien que le stockage dans le cloud offre de nombreux avantages par rapport au stockage de données sur site – l’évolutivité en appuyant sur un bouton (vers le haut ou vers le bas), l’accessibilité à partir de n’importe quel appareil à n’importe quel endroit, la tarification à l’utilisation – il existe également des inconvénients potentiels.
Des problèmes de sécurité et de confidentialité surviennent inévitablement lorsque les entreprises envisagent de confier à un fournisseur de services de cloud public des informations qui pourraient être préjudiciables à l’entreprise en cas de violation de données. Les performances sont un autre problème, en particulier lorsqu’il s’agit d’applications qui nécessitent une faible latence. La gestion des données lorsqu’elles sont verrouillées dans votre centre de données est par définition plus facile que la gestion des données dispersées sur plusieurs zones de disponibilité géographique d’un même fournisseur de stockage cloud, voire dispersées sur plusieurs fournisseurs. Et le verrouillage des fournisseurs est certainement une préoccupation lorsque vous parlez de déplacer des téraoctets de données.
David Friend, PDG et co-fondateur du fournisseur de stockage cloud Wasabi Technologies, estime qu’environ 80% du stockage d’entreprise est toujours sur site, mais il prévoit que d’ici 10 ans, la plupart des données seront dans le cloud public. « La gestion d’une ferme de stockage vous-même est de moins en moins logique », explique Friend. L’analyste IDC Andrew Smith est d’accord. « L’attente est que de plus en plus de capacités seront stockées dans le cloud public », dit-il.
Selon Allied Market Research, le marché du stockage cloud était de 46 milliards de dollars en 2019 et devrait croître de plus de 20% par an, dépassant 222 milliards de dollars en 2027. Inkwood Research arrive à une conclusion similaire, prévoyant un taux de croissance de 19,75% entre 2020 et 2028.
En ce qui concerne le stockage principal lié à des charges de travail spécifiques, le stockage suit l’application, que l’application passe d’un centre de données d’entreprise à un cloud privé ou à un environnement de cloud public, explique Henry Baltazar, analyste de stockage chez 451 Research. « En fin de compte, le stockage est un élément secondaire de l’application », explique Baltazar.
Là où cela devient intéressant, c’est la possibilité de migrer les données de sauvegarde, les données archivées et même la fonctionnalité de récupération après sinistre vers le cloud public. Pour les entreprises qui envisagent une transition stratégique vers le stockage dans le cloud, voici quelques avantages et inconvénients à prendre en considération.
Avantages du stockage cloud
Réduction des coûts: acquérir du stockage cloud sur un « modèle de paiement uniquement pour ce que vous utilisez » est moins cher que de dépenser des millions pour votre propre matériel de stockage que vous devez entretenir et mettre à niveau. En fait, Smith affirme que, alors que la concurrence s’est intensifiée entre les principaux fournisseurs de stockage cloud – Amazon, Microsoft, Google, IBM – les prix ont continué de chuter. « Il y a une course assez évidente vers le bas sur le prix en termes de stockage dans le cloud public. »
Évolutivité: La possibilité d’accéder à une plus grande capacité de stockage de données en cas de besoin commercial imprévu ou imprévu peut être vitale pour une entreprise. De même, les entreprises peuvent réduire rapidement et facilement leur taille. Et la capacité de stockage presque illimitée du cloud public entre en jeu lorsque les entreprises commencent à penser à créer des lacs de données afin qu’elles puissent appliquer l’intelligence artificielle aux données IoT ou à d’autres ensembles de données volumineux. Smith dit que le scénario du lac de données est encore « naissant », mais il prédit qu’il prendra de l’ampleur avec le temps.
Accessibilité: le stockage dans le cloud permet aux utilisateurs finaux d’accéder et de partager des données sur n’importe quel appareil, peu importe où ils travaillent. Ce type de connectivité peut stimuler la collaboration, la productivité et l’agilité de l’entreprise.
Gestion / maintenance hors site: quelle que soit la façon dont vous entretenez vos ressources de stockage, les disques tombent en panne, les composants tombent en panne, les appliances tombent en panne. Dans un scénario sur site, c’est une urgence à laquelle le service informatique doit faire face. Dans un scénario cloud, c’est le problème d’Amazon.
Mises à jour constantes: les organisations dotées de matériel de stockage sur site doivent surveiller le vieillissement de leurs appareils et devenir obsolètes. Les entreprises de stockage dans le cloud fournissent constamment des mises à jour dans le cadre de leurs activités normales.
Avantages de la sauvegarde: la sauvegarde des données a toujours été importante pour la continuité des activités, mais elle est devenue de plus en plus urgente à l’ère des attaques de ransomwares qui chiffrent les données et demandent de l’argent pour déverrouiller ces données. La plupart des grandes entreprises sauvegardent leurs données dans un centre de données secondaire, mais le stockage dans le cloud offre une alternative à faible coût qui élimine la nécessité pour les entreprises de maintenir des installations redondantes et leur permet de restaurer leurs données sans payer de rançon.
Reprise après sinistre: la reprise après sinistre implique de conserver une image miroir de l’environnement de production à un emplacement différent, afin de pouvoir l’activer en cas de sinistre. Au lieu de posséder et d’exploiter un site DR secondaire, qui pourrait ne jamais être nécessaire, mettre DR dans le cloud est une perspective séduisante. La partie délicate consiste à déterminer s’il faut le faire soi-même, opter pour une offre DR-as-a-Service de fournisseurs de services cloud comme Azure et IBM, ou travailler avec des fournisseurs DRaaS tiers comme iLand ou Recovery Point.
Baltazar dit qu’une fois que les entreprises se rendent compte qu’elles peuvent supporter les serveurs et le stockage au simple toucher d’un bouton dans le cloud, elles peuvent commencer à utiliser la DR basée sur le cloud comme moyen d’exécuter des charges de travail de production dans les cas où le centre de données principal pourrait fonctionner de capacité. Et finalement, DR peut assurer la mobilité de la charge de travail. « L’avenir consistera à choisir le bon lieu d’exécution en fonction des besoins de l’entreprise », dit-il.
Défis du stockage dans le cloud
Problèmes de tarification: Oui, le stockage dans le cloud est bon marché, mais déterminer exactement quels seront vos coûts afin de faire un budget et des prévisions précis n’est pas si simple. Le stockage se compose de trois grands compartiments, le stockage à chaud ou les données actives qui doivent être consultées fréquemment, le stockage cool ou les données qui doivent être consultées rarement, et le stockage à froid, qui est des données archivées inactives qui sont conservées pour des raisons de conformité ou de réglementation.
La complexité survient lorsque les organisations doivent choisir entre les six niveaux de stockage d’Amazon (Standard, Intelligent, Standard Infrequent Access, One-Zone Infrequent Access, Glacier et Glacier Deep Archive.) De même, Microsoft Azure a quatre niveaux et Google a cinq niveaux, avec les prix diminuent à mesure que l’on passe aux formes de stockage plus froides.
Il y a ensuite des coûts supplémentaires que les organisations n’auraient peut-être pas anticipés. Par exemple, les fournisseurs de cloud facturent l’accès aux données (obtenir les demandes et les mettre) et le mouvement des données (frais de sortie). Les exigences commerciales changent tout le temps, de sorte que les entreprises peuvent avoir besoin d’accéder à des données qu’elles jugeaient autrefois stagnantes, ce qui se traduit par des frais supplémentaires que l’entreprise n’avait pas prévus, selon Smith.
Il existe maintenant des fournisseurs tiers qui aideront les entreprises à classer leurs données, à s’assurer qu’elles se retrouvent dans le niveau approprié et même à «élaguer» les données au fil du temps dans le but de contrôler les coûts.
Problèmes de sécurité et de confidentialité: les fournisseurs de services cloud ont fait un effort déterminé pour répondre à ces préoccupations, mais la sécurité reste la préoccupation numéro un parmi les entreprises, selon les enquêtes IDC. Smith souligne que les fournisseurs de services offrent désormais un large éventail de fonctionnalités liées à la sécurité, notamment le cryptage des données, les SLA, plusieurs «9» de disponibilité, la possibilité de suivre les données sensibles, etc. Mais les auditeurs et les responsables de la conformité restent prudents, en particulier dans régions soumises au RGPD ou à des réglementations similaires.
Complexité de la gestion: lorsque les entreprises commencent à déplacer des données vers le cloud ou vers plusieurs clouds, elles sont confrontées à la tâche de gestion dans un environnement cloud hybride, ce qui peut être un défi. Tout d’abord, les informaticiens n’ont peut-être pas les bonnes compétences pour faire des choses comme vérifier que les SLA sont respectés ou suivre les raisons de l’escalade des coûts d’utilisation. Smith dit que de nombreuses entreprises finissent par acheter des outils de gestion de stockage cloud tiers auprès de fournisseurs tels que Veeam, Commvault et Zerto.
La bonne nouvelle est que les fournisseurs de matériel de stockage en place (NetApp, Dell / EMC, IBM, HPE, etc.) proposent des superpositions de logiciels qui intègrent le stockage sur site d’une entreprise avec ses volumes cloud afin de créer une plate-forme de gestion unique sur un environnement multi-cloud. « Ce modèle fait écho auprès des clients », explique Smith.
Il ajoute que la plupart des entreprises ont sagement décidé de ne pas répartir leur stockage entre plusieurs fournisseurs de services, sauf s’il existe un cas d’utilisation spécifique. Par exemple, les entreprises peuvent utiliser AWS pour leurs applications CRM et Azure pour la messagerie électronique. Mais il est peu probable qu’ils aient des données CRM dans plus d’un cloud.
Verrouillage des fournisseurs: dans la pratique, une entreprise peut littéralement mettre des mois à déplacer de gros volumes de données vers le cloud via une connexion Internet classique. « Il est toujours difficile de déplacer beaucoup de données », explique Friend. Imaginez donc ce processus à l’envers, si une organisation voulait supprimer ses données d’un fournisseur de stockage cloud. Non seulement cela, dans de nombreux cas, les entreprises doivent s’engager sur trois ans. Et il y a même des sanctions pécuniaires en cas de «suppression anticipée» du stockage frais et froid.
Performances: il n’y a aucun moyen de contourner le problème – l’accès aux données hébergées dans un centre de données sur site, ou même un centre de données périphérique, sera toujours plus rapide que l’accès aux données à partir du cloud. La question devient alors de savoir quelles applications nécessitent absolument une faible latence et lesquelles peuvent vivre avec un peu de retard. Les entreprises mondiales doivent également effectuer leurs recherches pour s’assurer que le fournisseur de cloud dispose de zones de disponibilité dans toutes les zones géographiques dans lesquelles l’entreprise exerce ses activités.
Conclusion: les besoins de stockage continuent d’augmenter, et la plupart des entreprises souhaitent abandonner ce cycle coûteux d’actualisation du matériel de stockage. Mais il est important d’être conscient des complexités impliquées dans le déplacement du stockage vers le cloud public.